Qui ne comprend pas la
Qui ne comprend pas la nécéssité de la déclaration d'appartenance linguistique dadans le Tyrol du Sud, ne comprend pas l'histoire du peuple tyrolien.
Chaque fois que nous parlons d'un “recensement ethnique” (Volkszählung) ou d'une “déclaration d'appartenance linguistique” (Sprachgruppenzugehörigkeit), je me souviens d'Arthur Rimbaud et de sa célèbre lettre du 13 mai 1871 à Georges Izambard: «Je est un autre. Tant pis pour le bois qui se trouve violon, et nargue aux inconscients, qui ergotent sur ce qu'ils ignorent tout à fait!». Peut-être que même Alex Langer (qu'il soit toujours loué) n'aurait pas été aussi loin, mais pour beaucoup moins, il a été crucifié sur l'autel d'une autonomie qui, à l'époque, lorsqu'il se débattait dans les cages, avait un visage peu rassurant (à cette époque, le Tyrol du Sud n'était pas une terre de poètes, pensez par exemple à ce qui est arrivé à Norbert Conrad Kaser), alors qu'aujourd'hui (sans que cela ait beaucoup changé en fin de compte) elle apparaît à presque tout le monde (et pas seulement à Alberto Stenico) comme une configuration tout sauf méprisable. Mais comme nous le savons, nous vivons à une époque qui aime l'extrémisme, et même si la vérité se trouve toujours au milieu, il n'est pas facile d'en parler avec équilibre.
Retour à Rimbaud et à son jeu d'équilibriste identitaire. Qu'est-ce que cela signifie que le soi est un autre? En réalité, il s'agit d'une déclaration désespérée (ou joyeuse) de vérité poétique. Comme chacun le sait, même sans avoir lu Pirandello, l'identité est toujours l'effet d'un jeu de miroirs: nous pouvons être ce que nous sommes, c'est-à-dire “un”, mais aussi personne et cent mille. Cela dépend du jeu auquel on veut jouer. Mais si ce sont d'autres qui jouent avec nos vies (administrations, gouvernements, États, et le plus horrible de tous: les nations), il est clair que cette multiplicité aura inévitablement tendance à diminuer. Pour être apprécié d'une administration, d'un gouvernement, d'un État, d'une nation, il faut bien se comporter, il faut être “un” (ou “une”) et ne pas être pris pour “un autre”. Fausse ou très fausse du point de vue d'une logique existentielle, la reductio ad unum dont nous devenons victimes ou profiteurs sert la stabilité des groupes sans laquelle, pour beaucoup, il ne serait pas possible de s'affirmer dans une société qui voit dans chaque individualité trop marquée (trop multiple) un danger à éviter comme la peste.
Qui ne comprend pas la nécéssité de la déclaration d'appartenance linguistique dadans le Tyrol du Sud, ne comprend pas l'histoire du peuple tyrolien.
Mon cher Gabriele,
Ce bonhomme a 20 ans quand in Rampe définitivement avec la poésie. Après de longues voyages et diverses activités il se retrouve en Afrique où il se lance dans la vente d'arme. Les affaires vont bien mais il tombe grièvement malade. Avec les bénéfices il peut s'offrir 16 porteurs pour une traversée de 300 km de désert et un voyage en bateau vers son pays d'origine.
Et dans tout cela, où est-il ce "jeu d'équilibrisme identitaire" ?